Les ETF Spot adossés au cours de l’ether (ETH), la deuxième crypto-monnaie la plus valorisée du marché, ont commencé à être négociés aujourd'hui de l’autre côté de l’Atlantique. Il s'agit de la deuxième série d'ETF crypto approuvés par la SEC, après ceux sur le bitcoin le 11 janvier dernier. Mais contrairement au leader du marché, qui avait bénéficié de l’argent frais de Wall Street très rapidement, l’ether est plus timide après son lancement. Faisons le point.
L'approbation d'un actif autre que le bitcoin pour les ETF Spot est une étape importante pour le secteur des crypto-monnaies dans sa globalité. Pour rappel, ces ETF répliquent les performances du bitcoin, et désormais celles de l’ether (ETH), grâce à une détention physique du crypto-actif et non via une exposition à des produits à terme. Cela apporte une certaine légitimité à une industrie qui a été pendant longtemps la cible de la finance traditionnelle.
Maintenant, beaucoup d’investisseurs se demandent si l’envolée stratosphérique du bitcoin en début d’année, suite au lancement des ETF Bitcoin Spot, puisse être aussi possible pour l’ether. Déjà, ça va être difficile de battre le bitcoin sur ce nouveau terrain. Selon les calculs de Bloomberg Intelligence, les ETF Bitcoin Spot lancés par BlackRock et Fidelity le 11 janvier sont les deux meilleurs lancements d’ETF de l’histoire mesurés sur la base de leur collecte du premier mois. Le récit pourrait donc être différent pour l’ether, notamment pour certaines raisons.
L'histoire d'Ethereum est différente de celle du Bitcoin. Le BTC est considéré par beaucoup d’investisseurs comme de « l'or numérique », notamment en raison de sa quantité limitée (21 millions d’unités). Mais comprendre Ethereum, qui se présente comme un « ordinateur mondial » ou une « plateforme de contrat intelligent » n'est pas aussi évident pour l'investisseur non initié.
Les investisseurs qui détiennent de l'ether en direct, sur les plateformes comme Binance ou Coinbase par exemple, sont en mesure de générer des flux de trésorerie grâce au staking (jalonnement, en français), qui sont souvent proposés entre 2 % et 5 % de rendement sur 365 jours de détention. Mais les émetteurs d'ETF ne seront pas autorisés à envoyer ces récompenses de staking aux investisseurs de l'ETF. Cela pourrait tempérer les flux de capitaux sur ces produits boursiers.
Il y a plus de concurrence. Le bitcoin est le gagnant lorsqu'il s'agit de parler de « réserve de valeur numérique » dans l'univers crypto. Ethereum était la plateforme de contrat intelligent écrasant la concurrence jusqu'à ces dernières années, mais il y a maintenant beaucoup d'autres compétiteurs qui sont devenus moins chers et/ou plus rapides (Solana, Avalanche, Cosmos, Polygon…). Cette concurrence peut aussi fragmenter les flux de capitaux vers l'actif.
La couverture médiatique est moins importante. Les ETF Bitcoin ont fait les choux gras de Wall Street lorsqu'ils ont été approuvés en janvier. Tous les sites web des médias et toutes les chaînes de télévision ont assuré une couverture constante des lancements. Ce battage médiatique concernant les ETF Ethereum Spot est très nettement inférieur à celui du bitcoin, ce qui pourrait adoucir l’euphorie pour ce lancement.
Pour les ETF Ethereum Spot, on retrouve globalement les mêmes émetteurs que ceux pour le bitcoin, hormis Ark Invest, Hashdex et Valkyrie qui sont absents.
Le mardi 23 juillet 2024, l’Ether était en hausse de 1,5 % autour des 3 500 dollars. Les paris sont désormais lancés : les ETF Ethereum Spot vont-ils suivre la trace de ceux sur le bitcoin ? Réponse dans les prochaines semaines.
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