Korok Ray, chercheur en Bitcoin et professeur associé à la Mays Business School de l'université Texas A&M, a annoncé son projet de créer The Bitcoin Research Institute. Cet institut vise à pousser la recherche académique à la croisée du Bitcoin et de l'intelligence artificielle (IA).
Lors de l'événement MicroStrategy World: Bitcoin for Corporations 2024, Ray a souligné le potentiel du Bitcoin pour permettre le calcul multipartite sécurisé (MPC), en prenant l'exemple de joueurs de poker convenant de l'état d'une partie comme forme de calcul de base.
Il a développé cet exemple pour inclure des réseaux de neurones profonds et l'apprentissage par renforcement basé sur des agents, où des agents IA pourraient effectuer collectivement des calculs dans le contexte de la blockchain Bitcoin. Ray a évoqué de nouveaux développements dans l'écosystème Bitcoin tels que BITVM*, qui permet un calcul Turing complet hors chaîne, comme dans le cas du MPC**, vérifié sur Bitcoin.
* Le BITVM, ou Bitcoin Virtual Machine, est une technologie conçue pour permettre l'exécution de calculs Turing complets, ce qui signifie qu'elle peut exécuter n'importe quel algorithme, hors de la chaîne principale de Bitcoin (off-chain). Cela permet de réaliser des opérations complexes sans alourdir la blockchain principale, tout en conservant les garanties de sécurité offertes par le réseau Bitcoin. Les résultats de ces calculs peuvent ensuite être vérifiés et enregistrés sur la blockchain et offrir ainsi une solution flexible et sécurisée pour des applications plus exigeantes en termes de calcul.
** Le MPC, ou Multi-Party Computation (Calcul Multi-Parties), est un sous-domaine de la cryptographie qui permet à plusieurs parties, qui ne se font pas nécessairement confiance, de collaborer pour effectuer un calcul sur leurs entrées respectives sans révéler ces entrées les unes aux autres. Par exemple, dans un jeu de poker en ligne utilisant le MPC, chaque joueur pourrait calculer l'état du jeu sans révéler ses propres cartes aux autres joueurs. Le MPC offre donc une méthode pour réaliser des calculs conjoints tout en préservant la confidentialité et la sécurité des données de chaque participant.
Ray a ensuite proposé sa thèse, décrivant la combinaison du Bitcoin et de l'IA comme « Le Pays Inexploré » :
« Le cas d'utilisation ultime du Bitcoin, disons dans cent, deux cents ou cinq cents ans, ne sera pas pour les humains, mais pour les machines... Alors que nous vivons cette vague de progrès technologiques massifs, je crois que la plus grande opportunité sera l'intégration profonde entre les machines et l'ensemble du réseau Bitcoin à différents niveaux. »
« The Bitcoin Research Institute a vraiment pour but de connecter ces deux domaines de recherche et de développement et d'unir le Bitcoin avec beaucoup des avancées majeures en IA », a expliqué Ray. « Il y a une armée de chercheurs et de professeurs là-dehors, et nous devons rassembler les meilleurs esprits sur le Bitcoin pour rendre cela possible. »
En plus, Ray a évoqué la montée potentielle des mints de Chaumin comme moyen d'échelonner les paiements en Bitcoin, ainsi que la nécessité de marchés prédictifs sécurisés permis par le Bitcoin, une innovation qui pourrait conduire à des produits d'assurance et financiers plus efficaces.
Le discours de Ray a également reconnu l'héritage des réalisations académiques en informatique qui ont conduit à la création du Bitcoin et de l'intelligence artificielle, suggérant que les deux continueront de s'appuyer sur ce succès en recherche pour stimuler l'innovation dans tous les secteurs de l'économie.
