Les mécanismes de consensus forment la colonne vertébrale des réseaux blockchain, utilisant des principes tels que la théorie des jeux et la tolérance aux fautes de Byzance pour sécuriser et vérifier les transactions. Dans cet article, nous allons explorer en détail le fonctionnement de deux méthodes de consensus clés, le Proof of Work (PoW) et le Proof of Stake (PoS), et discuter de leurs différences fondamentales.
Le Proof of Work, que l’on pourrait traduire par “la preuve par le travail”, est un mécanisme qui sécurise le réseau en demandant aux participants (appelés mineurs) de résoudre des problèmes mathématiques complexes. C’est un peu comme une course : le premier qui trouve la solution à l’énigme gagne le droit d’ajouter un nouveau bloc de transactions à la blockchain et reçoit une récompense en cryptomonnaie.
Exemple simple : Imaginez un concours de sudoku géant où des milliers de personnes tentent de résoudre un puzzle très complexe. Le premier qui le résout prouve son travail et gagne un prix.
Le Proof of Stake, ou “la preuve par la participation”, est un autre type de mécanisme de consensus. Au lieu de résoudre des puzzles, les participants (appelés validateurs) sont choisis pour créer un nouveau bloc, en fonction du nombre de monnaies qu’ils possèdent et sont prêts à “mettre en jeu” ou “staker” comme garantie. Plus vous possédez et bloquez de monnaie, plus vous avez de chances d’être choisi pour ajouter un bloc et recevoir des récompenses.
Exemple simple : Pensez à une loterie où au lieu d’acheter un billet, vous montrez combien vous avez d’argent. Plus vous montrez d’argent, plus vous avez de chances de gagner le droit d’ajouter un bloc à la blockchain (et d’obtenir des récompenses).
Connaître le mécanisme de consensus d’une blockchain est essentiel pour plusieurs raisons :
1. Sécurité : Dans le système PoW, l’influence est obtenue par l’acquisition de matériel informatique de plus en plus puissant pour résoudre des calculs complexes, ce qui nécessite un investissement important en équipement et en énergie. Plus un acteur dispose de capacités de calcul (grâce à des fermes de minage, par exemple), plus il a de chances de résoudre le puzzle cryptographique et de gagner des récompenses en blocs.
En PoS, l’influence est obtenue non pas par la puissance de calcul, mais plutôt par la quantité de monnaie que l’individu ou l’entité est prêt à immobiliser ou “staker”. Les grands détenteurs de tokens ont une probabilité plus élevée d’être choisis pour valider des blocs de transactions, ce qui peut entraîner une concentration de pouvoir similaire, mais sans la consommation d’énergie associée au PoW.
2. Coût et vitesse : En ce qui concerne la vitesse des transactions, les blockchains basées sur la preuve d'enjeu (PoS) sont les grandes gagnantes. La plupart des projets cryptographiques basés sur la preuve d'enjeu sont mille fois plus rapides que ceux basés sur la preuve de travail. Il suffit de regarder l'image ci-dessous pour comprendre la différence entre le TPS des blockchains PoS et PoW les plus rapides :
Pourquoi est-ce que, pendant qu’un mineur utilisant le Proof of Work (PoW) génère un seul bloc, on peut observer la création de 10 000 blocs avec le système Proof of Stake (PoS) ? Il y a une explication technique à cela.
Étant donné qu'une grande partie de la puissance de hachage sert à deviner des nombres aléatoires et non à valider des transactions, les crypto-monnaies PoW sont très lentes. En revanche, les blockchains PoS sont beaucoup plus efficaces et pourront traiter jusqu'à 100 000 transactions par seconde quand le sharding sera implémenté pour Ethereum.
3. Participation : Dans le mécanisme de Proof of Work (PoW), la validation des transactions et la création de nouveaux blocs dans la blockchain nécessitent une importante puissance de calcul. Cela signifie que les mineurs doivent investir dans des équipements informatiques spécialisés et coûteux, souvent sous forme de GPU haut de gamme ou de machines ASIC conçues spécifiquement pour le minage de cryptomonnaies. Ces machines consomment également beaucoup d’énergie électrique, ce qui peut augmenter considérablement les coûts. La nécessité d’un tel équipement et la compétition entre les mineurs pour résoudre les énigmes cryptographiques et obtenir des récompenses en cryptomonnaies limitent la participation à ceux qui peuvent se permettre cet investissement initial important.
En revanche, le Proof of Stake (PoS) simplifie le processus de participation. Dans ce système, la capacité à valider les transactions et à créer de nouveaux blocs dépend principalement de la quantité de monnaie qu’un utilisateur détient et est prêt à “mettre en jeu” ou “staker”. Cette mise en jeu agit comme une sorte de caution qui peut être perdue en cas de comportement malveillant ou de validation incorrecte par le validateur. Ce système ne nécessite pas d’équipement informatique spécialisé, réduisant ainsi la barrière à l’entrée pour la participation. Les utilisateurs avec même une petite quantité de tokens peuvent participer au processus de validation, bien que leur chance de se voir attribuer le droit de valider un bloc soit proportionnelle à la quantité de tokens mis en jeu. Cela permet à un plus grand nombre de personnes de participer à la sécurisation de la blockchain, potentiellement augmentant la décentralisation et la sécurité du réseau.
Ainsi, le PoS peut être perçu comme plus accessible pour le grand public, car il ne requiert pas un investissement initial élevé en matériel et en énergie, facilitant ainsi l’implication d’un plus large éventail d’investisseurs et de participants dans le processus de consensus.
Au-delà des mécanismes de consensus bien connus comme le Proof of Work (PoW) et le Proof of Stake (PoS), le paysage des technologies blockchain offre une variété d’options adaptées à des besoins spécifiques. Parmi celles-ci, le Proof of Authority (PoA) se distingue particulièrement dans les environnements où la confiance est déjà établie et peut être centralisée autour de quelques acteurs. Cette approche est souvent privilégiée pour les blockchains privées ou d’entreprise où la rapidité et l’efficacité sont cruciales, et où les validateurs, souvent pré-approuvés, jouent un rôle clé dans le maintien de l’intégrité du réseau.
Une autre variante intéressante est le Delegated Proof of Stake (DPoS), qui optimise le PoS en permettant aux détenteurs de tokens de voter pour des représentants responsables de la validation des transactions. Ce système peut améliorer significativement l’efficacité et la rapidité du processus de consensus, tout en permettant une plus grande participation démocratique au sein de la communauté de la blockchain.
Par ailleurs, des mécanismes innovants tels que le Proof of Space/Time ou le Proof of Burn proposent des alternatives qui répondent à des cas d’utilisation très spécifiques, en offrant des solutions où la sécurité et l’efficacité peuvent être adaptées aux exigences particulières de chaque projet blockchain.
Choisir le bon mécanisme de consensus nécessite une analyse minutieuse des besoins spécifiques du projet. La sécurité est souvent la principale préoccupation : si elle est au cœur de vos exigences, le PoW peut offrir une robustesse éprouvée, tandis que le PoS offre un compromis intéressant entre sécurité et efficacité énergétique. L’impact environnemental est également un critère de plus en plus important, incitant de nombreuses nouvelles blockchains à opter pour des mécanismes moins gourmands en énergie comme le PoS.
La capacité d’une blockchain à évoluer en fonction de l’augmentation des volumes de transactions est un autre facteur déterminant. Des solutions comme le DPoS peuvent s’avérer particulièrement efficaces pour gérer de grands volumes de transactions rapidement. Enfin, comprendre et intégrer la communauté dans le processus de consensus peut non seulement renforcer la sécurité mais aussi la légitimité et la résilience du réseau.
Le choix du mécanisme de consensus pour une blockchain ne se résume pas à une simple décision technique ; il reflète les valeurs, les objectifs et les priorités d’un projet. Que ce soit pour maximiser la sécurité, l’efficacité, la participation communautaire ou la durabilité environnementale, chaque option offre des avantages spécifiques et des compromis. Une compréhension approfondie des divers mécanismes disponibles et de leurs implications est cruciale pour aligner la technologie avec la vision à long terme du projet blockchain.
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